Christophe Lépine est président de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels (CEN). Il nous explique les rôles et activités des conservatoires d’espaces naturels, ainsi que ses attentes dans le salon AdNatura.
« Nous avons un rôle important dans l’émergence des acteurs qui vont travailler dans l’environnement à l’avenir. »
Pourquoi la fédération des CEN est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie AdNatura et quelles sont vos attentes dans ce salon ?
Avec ces mille salariés, nous sommes premiers gestionnaires d’espaces naturels en France après l’état. À ce titre, nous accueillons très souvent des personnes en formation que ce soit en stage ou en alternance. Nous avons donc un rôle important dans l’émergence des acteurs ou des nouvelles personnes qui vont travailler dans l’environnement à l’avenir. Par conséquent, cela nous parait important de participer à cet évènement. Qui plus est, la place de Montpellier dans le monde de l’écologie est importante, notamment avec son université et la présence de l’Office Français de la Biodiversité. Je souhaite que ce salon soit l’occasion de faire connaitre nos structures, que ça soit l’occasion d’échanger avec les différents participants et qu’il y ait une variété d’acteurs publics et privés qui puissent donner aux visiteurs un aperçu très large de ce que sont les acteurs de l’environnement en France.
Quels sont principaux rôles et activités exercées par le CEN au niveau de la filière professionnelle de l’écologie et la Biodiversité?
L’essentiel des actions du conservatoire est mené par des professionnels, parfois en lien avec des bénévoles. Nous avons des chargés d’études scientifiques, donc des spécialistes de la faune, de la flore ou des milieux naturels, qui nous permettent de savoir où intervenir et comment, mais aussi de proposer des actions et d’évaluer celles que l’on mène. Cela permet d’être sûr qu’elles sont efficaces, ce qui n’est pas toujours simple à cause de facteurs extérieurs comme le changement climatique par exemple.
Nous avons aussi des personnes plus à même de faire du montage de dossier, de la négociation, de la discussion… les CEN ont conçu leurs actions autour de partenariats avec l’ensemble des acteurs et de fait, cela fait partie des métiers que l’on développe. Enfin, nous avons des métiers plus techniques comme les techniciens de gestion, des métiers qui travaillent sur l’agroécologie, ou encore dans l’animation et la communication.
Le thème de cette année est les sols vivants, est-ce que le CEN fait de la restauration écologique des sols dans le cadre des mesures compensatoires ?
Le métier principal des CEN c’est la gestion d’espaces naturels, donc effectivement dans le lot certains sont dégradés et doivent être restaurés. Toutefois, gérer des mesures compensatoires peut être une action que nous menons, mais ce n’est pas notre cœur de métier. Nous ne sommes pas là pour faciliter les opérations de destruction et compensation, ce n’est pas un marché pour nous. Nous le faisons quand c’est utile et que nous sommes assurés de pouvoir gérer ces mesures et ces milieux dans la durée.
Comment s’assurer de cette pérennité de gestion ?
Avant de s’engager, nous essayons d’obtenir des durées de gestion maximales, et souvent nous proposons d’être l’opérateur de maitrise foncière ou d’usage du site, c’est-à-dire que nous l’achetons, qu’on nous le rétrocède gratuitement, ou que nous avons une convention de gestion dans la durée. Nous pouvons aussi proposer des obligations réelles environnementales (ORE). Si toutefois nous estimons que la protection n’est pas suffisante, nous nous autorisons à ne pas travailler sur cette mesure compensatoire, car je le répète, nous ne sommes pas là pour faire un marché de ces mesures. La compensation représente moins de 5% des actions que l’on mène, nous ne sommes pas un acteur de la compensation.
Certains acteurs de l’environnement souhaiteraient voir des sites de compensations en France, qu’en pensez-vous ?
Je suis plutôt dubitatif sur le fait que l’on organise trop un marché en ce sens et que l’on crée de l’offre et de la demande. Pourquoi pas si ça existe, mais ce n’est pas la doctrine que nous souhaitons développer particulièrement.
Quelle est l’action la plus emblématique dont vous êtes la plus fière ?
Nous avons 3800 sites et nous travaillons sur une commune sur huit en France. Le fait que nous ayons réussi à travailler avec ces communes signifie que l’on œuvre à une très petite échelle, qui mise bout à bout est très globale, et c’est ça qui permet de changer les mentalités. Nous travaillons localement en démultipliant les actions jusqu’à un niveau global.
Quel est votre rapport à la nature ?
Je suis né sur la côte d’Opale, proche du Cap Blanc Nez et Gris-nez dans un secteur très préservé. J’ai eu la chance de connaitre cette nature préservée petit. Pour moi, la nature ressource, participe au bien-être, à la découverte et à de l’émotion.
Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
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