Interview Simon Woodsworth – Agence Régionale de la Biodiversité Occitanie

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Simon Woodsworth est directeur de l’Agence Régionale de la Biodiversité Occitanie. Il nous explique les missions de l’ARB en lien avec les enjeux régionaux sur les sols vivants, ainsi que l’intérêt et la collaboration de sa structure avec le salon AdNatura.

« l’Agence Régionale de la Biodiversité essaye de réunir tous les acteurs pour renforcer la prise en compte de la biodiversité dans les politiques régionales publiques. » 

Quelles sont les missions de l’Agence Régionale de la Biodiversité ? 

L’ARB est une structure récente créée en 2018 qui a pris ses fonctions au 1er janvier 2019. J’ai participé à la préfiguration technique de l’agence depuis l’arrivée à la tête de la région de Carole Delga en 2016, pour son premier mandat. Cette longue préfiguration de trois ans a permis de comprendre de quoi avaient vraiment besoin les acteurs dans la région. Le but n’était pas de rajouter une nouvelle structure, mais davantage de regarder de manière très opérationnelle ce qui n’était pas fait à l’échelle régionale et essayer de comprendre les besoins exprimés par les acteurs en matière de meilleure prise en compte de la biodiversité.  L’ARB essaye de réunir tous les acteurs pour renforcer la prise en compte de la biodiversité dans les politiques régionales publiques à travers les stratégies, dispositifs et appels à projets. Nous intervenons aussi dans le secteur privé, en aidant les associations à renforcer leur capacité à monter des projets européens, ou encore en aidant  des acteurs de l’économie marchande.

L’ARB a trois principaux piliers d’actions. Le premier découle d’un besoin de mieux valoriser les connaissances sur la biodiversité.  Le deuxième pilier est lié à la coopération et  à la gestion des espaces naturels, puisque nous portons le réseau régional des gestionnaires d’espaces naturels d’Occitanie. Nous portons aussi le forum des acteurs de l’ARB qui se tiendra dans le cadre du salon cette année. Enfin, le troisième pilier concerne l’accompagnement des acteurs à travers un centre de ressource régional, la formation et le développement de compétence, et les conseils aux porteurs de projets. 

Pourquoi l’ARB est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie AdNatura  et quelles sont vos attentes de ce salon ? 

Nous soutenons AdNatura dans son optique de nouvelle échelle de résonance nationale. Ce salon est intéressant, car il fédère les grands rendez-vous propres à chacun, donc la région avec ses assises, et l’ARB avec son forum autour de la journée du vendredi. Au niveau de nos attentes, nous aimerions que le salon rappelle cet esprit de collaboration important dans ces questions de conservation de la biodiversité. Ensuite il y a la visibilité, Montpellier est capitale de l’écologie et des institutions liées à la préservation de la biodiversité. Il faut donc continuer ce leadership que détient Montpellier et la région Occitanie sur ce sujet. Enfin, le salon va aussi donner plus de poids à la stratégie régionale biodiversité qui est assez récente. 

Le deuxième objectif de cette stratégie régionale est d’ailleurs les sols vivants, ce qui rejoint la thématique du salon… 

Tout à fait, à l’ARB, nous avons un certain nombre de cibles dont l’artificialisation du territoire et les changements d’usage des sols. Nous sommes dans une région très attractive avec un besoin de création de logements qui nécessite de réfléchir dans une logique d’évitement de réduction et compensation efficace des impacts sur la biodiversité. Nous travaillons aussi sur l’appui à la transition agroécologique, qui est une nouveauté et une volonté forte depuis l’arrivée de notre présidente Zina Bourguet. Pour cela, nous travaillons sur la valorisation des connaissances, la coopération dans la gestion des espaces, et sur l’appui des porteurs des projets à la bonne prise en compte de la biodiversité dans le secteur agricole. 

Concernant la séquence éviter réduire compenser (ERC), nous dédions l’équivalent d’un temps plein sur cette thématique. Pour cela, nous donnons du temps à la communauté régionale éviter réduire compenser d’Occitanie (CRERCO) qui se relance actuellement, copilotée par l’état et la région, et coanimée par l’ARB Occitanie. Nous nous mettons aussi au diapason des services instructeurs (DREAL,DTT) et des porteurs de projets pour bien comprendre les besoins de chacun de manière à produire de la doctrine mieux comprise et mieux respectée, car mieux anticipée. 

Quels sont principaux rôles et activités exercées par l’ARB au niveau de la filière professionnelle de l’écologie et la biodiversité? 

Nous travaillons principalement sur un sujet de montée en compétence et en visibilité de la filière. 

Concernant la montée en compétence, nous avons monté avec AD’OCC, l’agence de développement économique, une étude sur les compétences et structurations de la filière biodiversité en région. Nous sentions qu’il y avait un défaut de visibilité de notre spécificité qui portait préjudice en terme d’aides perçues, car nous étions vu comme trop petit. Cette étude sera valorisée durant le salon AdNatura par Raphaelle Lamoureux, la directrice Cité de l’économie et des métiers de demain de la région Occitanie avec qui nous avons piloté cette étude. Nous allons mettre en avant les forces de cette filière et ses besoins en Occitanie. 

Quelle est l’action la plus emblématique dont vous êtes la plus fière ? 

L’initiative territoire engagée pour la nature, que l’ARB déploie en Occitanie. Chaque année nous lançons un appel avec une thématique comme la restauration des écosystèmes par exemple pour que les communes se manifestent et s’engagent en matière de biodiversité sur trois ans. Cela passe donc passe par mieux connaitre et mieux communiquer sur la richesse de la biodiversité communale auprès des citoyens et s’engager pour son maintien ou sa restauration. Cela donne une visibilité aux actions menées auprès des concitoyens, et ça nous permet d’être présents au sein des maisons de la région et donc de rencontrer des maires, présidents de communauté de commune et d’agglomération. Cela permet aussi de convaincre les citoyens que leur territoire œuvre pour la biodiversité puisque l’ARB décerne des trophées aux collectivités. 

Quel est votre rapport à la nature ? 

Mon grand-père était vendeur d’articles de pêche, je me suis donc retrouvé à quatre ans avec une canne à pêche dans les mains, ce qui m’a permis de connaitre le milieu naturel et aquatique très tôt, pendant de longues heures. Je suis tombé dedans petit et j’ai gardé cette passion pour la biodiversité. 

 

Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
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