Interview Emmanuel Houzé et Anne Loubes – IAE Montpellier

Emmanuel Houzé est directeur de l’IAE de Montpellier et Anne Loubes est professeure et ex-directrice de l’établissement. Ils nous expliquent le rôle de l’IAE dans la formation des étudiants à la prise en compte de la biodiversité dans le management des entreprises de demain. 

« Nous assistons à un changement de mentalité et nous sommes là pour accompagner nos étudiants. » 

Pourquoi l’IAE est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie ? 

Emmanuel Houzé :  Nous sommes historiquement partenaires du salon de l’écologie, et nous sommes également présents sur un campus scientifique universitaire. Nous avons donc un positionnement basé sur la double compétence et nous avons vocation à prendre des étudiants en filière scientifique venant de la faculté, des IUT ou encore de Polytech afin de les former au management. Cela nous a donc amenés depuis longtemps à travailler avec des partenaires sur le campus du Triolet dans le domaine du digital, mais aussi de l’environnement. Depuis quelques années, nous avons constaté une forte préoccupation de nos étudiants sur la RSE et sur l’engagement environnemental. C’est un des critères de choix important dans leurs stages et leur carrière professionnelle. Nous voulons être moteurs par rapport à leurs préoccupations, car l’IAE est un acteur responsable, et c’est notre place de les amener à faciliter le passage à l’action suite à leur prise de conscience.  C’est un de nos quatre axes stratégiques, cette prise en compte est donc capitale pour nous et AdNatura est une belle opportunité pour cela. 

Quelles sont vos principales attentes de ce salon ? 

Anne Loubes : Nous allons avoir un stand pour présenter nos activités en matière de RSE, ainsi que des travaux de nos étudiants sur la prise en compte de la biodiversité par des entreprises. À travers les travaux qu’ils ont été réalisés, nous allons participer à une table ronde sur la façon dont les entreprises peuvent répondre et se positionner face à ces questions de biodiversité. Le travail préliminaire réalisé par les étudiants permettra d’avoir un vivier d’intervenant dans cette table ronde. Nous nous interrogerons donc sur les systèmes de management qui peuvent accompagner ces transitions. Enfin, nous souhaitons aussi que ce salon sensibilise nos étudiants et leur donne des éléments d’analyse. 

On remarque en effet un décalage entre les valeurs écologiques des diplômés et de certaines entreprises… 

EH : En effet, nous voyons de plus en plus d’étudiants extrêmement sensibilisés à ces questions et ils sont parfois déjà très avisés sur les bonnes pratiques à tenir. Le management doit être au cœur de ces prises de conscience, mais maintenant il faut transformer ces prises de conscience en pratique. Cela peut être à tout niveau, je pense par exemple à la consommation du digital : comment agit-on dessus ? Cela passe par un changement technique et comportemental. La transition va se faire progressivement, mais il vaut mieux avoir une réflexion de fond sur une démarche de changement que faire du greenwashing. Nous voulons avoir une démarche sérieuse. 

AL : Cette prise de conscience à un fort impact sur les entreprises et organisations avec lesquelles les étudiants ont envie de travailler. Nous avons une étudiante qui était recrutée chez Total énergie, et qui a choisi de ne pas y aller. Nous assistons vraiment à un changement de mentalité, et nous sommes là pour accompagner nos étudiants. 

Quelle est l’action la plus emblématique dont vous êtes la plus fière ? 

AL : Notre action est globale. Je pense particulièrement à notre engagement « Principles for responsible management education » (PRME). Nous nous sommes engagés à avoir une vision pédagogique qui intègre une approche RSE. L’idée est de former des managers qui sont responsabilisés sur ces questions. Avec cette certification, nous avons pu éditer un document qui fait l’état des lieux de tout ce que nous produisons autour de la RSE. Toutefois nous continuons à vouloir progresser et ce salon est un outil nous permettant de nous améliorer !               

EH : Je pense qu’il faut passer à une vision systématique plus qu’emblématique. Ce rapport PRME permet d’avoir des indicateurs précis sur ce que nous faisons, où nous en sommes et ce qu’il nous reste à accomplir. C’est la raison d’être de l’IAE, nous existons sur ce campus pour promouvoir cette double compétence d’une vision managériale de nos étudiants allant de pair avec des spécialistes présents sur le campus. Par la suite, une approche intéressante serait de faire travailler ensemble les étudiants de l’IAE et du master IEGB.

Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
Portfolio d’articles – Site photo – LinkedIn

Retrouvez l’ensemble des Interviews Partenaires en cliquant ici.