Interview Laurent Fraisse et Patricia Levrault – CEREG

CEREG est un bureau d’étude partenaire du salon AdNatura. Laurent Fraisse et Patricia Levrault nous expliquent la vision de leur entreprise face aux enjeux environnementaux liés aux aménagements, ainsi que leurs motivations à soutenir le salon.

« Nous avons une forte démarche RSE depuis bien avant que cela porte un nom » 

Pouvez-vous vous présenter succinctement ? 

Laurent Fraisse : Je suis directeur associé, membre du CODIR et co-responsable de la partie environnement et étude de CEREG.  Notre entreprise compte 150 collaborateurs dans 14 agences sur le grand sud ainsi qu’à Nantes et Reims. Nous avons des activités d’étude, de mesure et maitrise d’œuvre, et nous existons depuis maintenant 30 ans. Nous travaillons donc sur la problématique réglementaire, sur les déchets, sur les Plans Pluriannuels de gestion des milieux aquatiques (PPG), et nous démarrons une activité d’études sur la biodiversité. Pour ce faire, nous avons donc recruté des personnes capables de faire des diagnostics écologiques, car nous avions un réel besoin en interne. 

Patricia Levrault : je suis directrice communication relations stratégiques & Responsable RSE, j’ai rejoint l’entreprise il y a deux ans pour accompagner la stratégie de communication de CEREG, qui pour moi à des valeurs humaines et sociétales fortes. Je suis également directrice générale de NaïaGaïa, la fondation de l’entreprise. 

Pourquoi CEREG est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie ?

LF : Tout d’abord parce que nous sommes un partenaire historique, nous avons tenu un stand pendant plusieurs années durant les précédentes éditions. Nous sommes un acteur important en termes d’environnement sur le territoire et ce salon nous permet de faire connaitre notre activité, de rencontrer des étudiants et d’être proches du milieu universitaire. Nous participions chaque année au job dating, ce qui permettait aux étudiants de s’entrainer, et de nous permettre de potentiellement rencontrer de futurs collaborateurs. 

Quelles sont vos principales attentes de ce salon ? 

PL :  Nous avons de forts besoins en recrutement qui ne sont pas toujours honorés, c’est dans l’air du temps.  Ce salon est donc l’occasion de faire réellement connaitre ce que fait CEREG. Nous n’avons cependant pas de mal à garder nos employés, nos collaborateurs sont là depuis longtemps et nous avons peu de turn-overs. Nous avons une forte démarche RSE depuis bien avant que cela porte un nom, nous avons toujours eu un engagement humain très fort. 

LF : Nous n’avons pas de difficultés à recruter dans l’environnement. Les secteurs plus problématiques sont ceux de l’assainissement, de l’hydraulique et de la maitrise d’œuvre. Ce sont des postes indispensables, mais peu attractifs. Pourtant, ce sont des problématiques très importantes aujourd’hui. Pour ces postes difficiles à faire pourvoir, il y a peu d’écoles qui forment en France et ça pose problème, alors que les généralistes en environnement ne manquent pas, car il y a une grande diversité de l’offre de formation. 

Le thème de cette année porte sur les sols vivants, comment aménager le territoire face à cet enjeu ? 

LF : Nous avons des projets à cheval entre l’environnement, l’hydraulique et le paysage. Je pense par exemple à un projet à Mauguio où nous avons fait désimperméabiliser des parkings, tout en apportant de la biodiversité avec des haies et des arbres.  Au sol, nous avons mis en place des pavés drainants qui favorisent l’infiltration. Et dans le bassin d’infiltration, nous essayons de favoriser une biodiversité associée.

PL : Nous avons aussi travaillé pour Lidl afin d’implanter de nouveaux centres commerciaux qui ont une intégration concrète au niveau environnemental. Avec notre pôle paysage et le pôle maitrise d’œuvre, nous essayons d’utiliser des matériaux biosourcés. Sur une des places de la métropole de Nîmes par exemple, nous avons amené des pergolas et de la végétation pour amener des ilots de fraicheurs.  Nous travaillons aussi sur la désimperméabilisation de cours d’école afin de lutter contre les ilots de chaleurs dus au réchauffement climatique. Nous avons aussi travaillé sur de la restauration de prairies alluviales à Lunel, qui est une belle réussite et qui est à l’origine une volonté forte de la commune. 

Quels sont principaux rôles et activités exercées par CEREG au niveau de la filière professionnelle de l’écologie et la Biodiversité? 

PL : Un de nos dirigeants intervient dans des partenariats avec Face Hérault et Face Gard auprès de publics scolaires, pour les sensibiliser aux déchets et à l’environnement. Il intervient également dans des écoles d’ingénieurs très techniques qui n’ont pas de branche maitrise d’œuvre, afin de leur expliquer que la maitrise d’œuvre est un métier à part entière de l’ingénierie qui est en lien avec l’environnement. Nous partons du principe que notre métier est de construire le territoire de demain, donc il faut aller à la source et former les gens à avoir une vision bien plus large de nos métiers que juste le côté technique. 

LF : Nous prenons aussi de nombreux étudiants en stage ou alternance que l’on garde ensuite. Ça nous permet de les former et de leur offrir un poste. Nous ne leur proposons pas de simples stages sans débouchés. Nous avons aussi des personnes qui ont fait des thèses dans nos services, l’idée était de faire un lien avec le milieu académique. 

Quelle est l’action la plus emblématique dont vous êtes la plus fière ? 

PL : Tout d’abord nous venons de fêter nos 30 ans, nous étions 90 en 2018 nous sommes 150 aujourd’hui. Nous avons fait une grande célébration, nos collaborateurs étaient là et nous sont fidèles, nos employés se sont vraiment éclatés concernant l’organisation, c’est une belle récompense pour CEREG. 

Deuxièmement, nous avons lancé le fonds de dotation NaïGaïa en septembre 2021 qui a pour vocation de travailler sur agir sur la terre et le vivant. L’objectif est de financer des projets d’intégration dans l’environnement qui vont prendre en compte la faune, la flore et les habitants qui y vivent sur une longue durée. Donc des projets d’urbanisation durable, mais pas seulement. C’est pour moi le couronnement de ce que l’on peut faire en termes de RSE. À titre commercial nous vivons des problématiques que l’on rencontre sur les territoires depuis 30 ans. Nous voulions donc pousser notre accompagnement et notre engagement pour faire quelque chose en retour pour la planète. Au sein de ce fond, siègent des salariés et des dirigeants qui donnent du temps pour faire du mécénat de compétence. J’ai travaillé par le passé dans de très gros groupes et je suis fière de travailler dans une entreprise humaine dont la direction a eu l’idée de lancer ce fond, et ce avant l’électrochoc du Covid. 

Quel est votre rapport à la nature ? 

LF :  Nous essayons de concilier aménagement et respect de la biodiversité au maximum. Nous refusons des projets lorsqu’ils sont aberrants. Personnellement, je trouve délirant d’aller déboiser pour aller mettre des parkings, je n’ai pas envie de me battre avec les services de l’état pour défendre des projets qui ne tiennent pas debout. Je suis par exemple partagé sur l’utilité du contournement ouest de Nîmes…notre rôle est donc aussi d’arriver à rendre des projets le plus durables possible. Nous retrouvons cet état d’esprit avec les nouvelles recrues qui ont une forte volonté d’agir sur l’environnement et qui questionnent la direction sur certains projets. Nous prenons donc en compte leurs considérations. Nous avons aussi créé des Thinktank au sein de notre entreprise qui travaillent sur les orientations durables de CEREG, que ce soit sur le réchauffement climatique ou la biodiversité.

Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
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