Interview Philippe Augé – Université de Montpellier

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Philippe Augé est le président de l’université de Montpellier. Il nous explique pourquoi l’établissement soutient AdNatura, ainsi que son souhait d’asseoir une visibilité forte de son université à l’échelle nationale et internationale. 

« Université de Montpellier: La fusion a créé le nom, je veux créer la marque. » 

Pouvez-vous vous présenter succinctement, quelles sont vos missions ?

Je suis professeur de droit public. Je suis en charge de la gestion de l’établissement le plus grand de la région Occitanie, (qui est aussi le huitième au niveau national)et qui regroupe près de 50000 étudiants répartis en 16facultés, instituts et écoles présentes certes sur Montpellier, mais également à Nîmes, Béziers, Sète, Carcassonne, Mende et Perpignan. L’Université assure la gestion de plus de500 000 m² d’immobilier bâti et comprend 73 structures de recherche. L’université de Montpellier est un établissement porteur, au titre des investissements d’avenir, d’un programme I-SITE (Initiatives –Science –Innovation –Territoires –Economie) autour des sciences du vivant et de l’environnement avec un travail focalisé sur trois enjeux sociétaux: nourrir, soigner et protéger. 

Pourquoi l’université est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie AdNatura ?

Tout d’abord c’est une initiative qui est née à l’université de Montpellier et qui a fait ses preuves sur le campus ; c’est donc un partenariat logique !

Par ailleurs, l’écologie est une discipline très demandée par les étudiants et ce salon contribue aussi à la visibilité de l’établissement sur ses diplômes et la qualité de la recherche faite à Montpellier. Aujourd’hui nous sommes la troisième université mondiale en termes d’écologie dans le classement thématique, et nous sommes dans le top 200 des universités mondiales, selon le classement international de Shangaï. La thématique écologie tant en matière de formation, qu’en termes de recherche recouvre un spectre très large et agit comme force fédératrice. 

Vous attendez donc que ce salon apporte une image à l’université ? 

L’Université de Montpellier est issue de la fusion entre l’UM1 et l’UM2 intervenue en janvier 2015. Elle a d’ailleurs récemment accueilli en son sein l’école de chimie comme nouvel établissement composante. Si nous avons fusionné les deux universités, c’était pour créer une marque visible à l’international. Je me bats aujourd’hui, notamment, pour la signature des publications, pour la tenue de ces salons, ou au niveau international pour la reconnaissance de la valeur de cette université fusionnée. La fusion a créé le nom, aujourd’hui je veux créer la marque. Montpellier est une ville étudiante, scientifique, universitaire et il faut mettre en avant ces atouts là ! 

Vous parlez de marque, qui a une connotation un peu commerciale… 

La marque ou le label si vous préférez, crée une identité. Ça ne veut pas dire écraser les autres. La force de l’université se joue par ses facultés, celle de Sciences, celle de Médecine qui a 800 ans, celle de Droit qui a aussi presque 800 ans… Si chaque faculté doit avoir son positionnement au niveau national, à l’international c’est différent. Au niveau international, ce qui est reconnu c’est le terme université. 

Quels sont les principaux rôles et activités exercées par l’université de Montpellier au niveau de la filière professionnelle de l’écologie et de la biodiversité ? 

Notre Faculté des Sciences a fortement développé et diversifié son offre de formation dans ce champ en lien avec l’enjeu «Protéger» de notre label I-SITE. La nouvelle offre «LMD» comprend par exemples un nouveau Master d’ingénierie en Gestion de l’Environnement et de la Biodiversité ainsi qu’une nouvelle formation en écologie à l’international, dispensée entièrement en anglais dans le cadre d’un parcours de notre programme «IDIL» for InterDisciplinary. In Lab graduate program. L’université dans ce champ soutient aussi les initiatives de ses étudiantes et étudiants en mobilisant le fond universitaire FSDIE dédié à leurs projets. Le salon AdNatura qui est en partie réalisé par l’Association (étudiante) du Salon de l’Ecologie en est un exemple remarquable ! 

Le thème du salon porte sur les sols vivants, était-ce une préoccupation de l’université de Montpellier dans la rénovation du campus de l’Université ? 

Une grande partie des opérations concernaient de la rénovation du bâti. En phase avec le principe du «Zéro Artificialisation Nette», on a essayé de jouer à emprise foncière constante tout en améliorant notre capacité d’accueil. Lorsque nous avons créé de nouveaux bâtiments, nous avons aménagé autour des espaces boisés et des plantations plus écologiques. À côté du bâtiment 36, il y a un bassin de rétention d’eau lors des fortes précipitations qui est d’abord un espace de détente pour la biodiversité et les étudiants et les étudiantes ! Nous avons aussi voulu construire du neuf en aménageant des espaces végétalisés qui demandent un entretien compatible avec nos moyens, qui servent aux étudiants, et qui ne demandent pas trop d’arrosage, donc avec des essences locales. Toutefois, nous avons des contraintes. Nous bénéficions de crédits pour rénover et construire, mais traditionnellement, on construit en continuité de ce qui avait été fait auparavant… donc s’il y avait du béton, on refait du béton… Il y a aussi des réticences à construire avec d’autres matériaux, le bois par exemple, et il faut convaincre les financeurs et les usagers de la possibilité de diversifier les modes de construction. L’occasion de vous préciser que nous venons d’ouvrir un nouveau «Master Bois» …

Quelles sont les actions emblématiques de l’université de Montpellier dont vous êtes le plus fier ? 

La fusion des universités a vraiment permis d’obtenir une autre vision de l’université de Montpellier. Cela faisait15 ans que nous en parlions et que nous n’y arrivions pas. Cette fusion a été le premier élément qui nous a permis de rentrer dans une dynamique de succès. Nous avons été labélisé I-SITE, nous sommes montés dans les classements internationaux… Cette fusion a été l’élément déclencheur pour sortir de ce que j’appelais «la machine à perdre». Nous nous apercevons également que nous avons plus de poids lors de nos discussions avec les collectivités territoriales et l’Etat. Nous sommes devenus, me semble-t-il, un partenaire crédible.

Quel est votre rapport personnel à la nature ? 

J’essaye d’avoir une démarche responsable dans mes comportements afin qu’ils soient plus respectueux de la nature et de mon cadre de vie. Je mange très peu de viande par exemple, cette logique suit un comportement sociétal qui influe sur mon comportement individuel. J’ai une sensibilité à ce qu’il y ait une nature dans l’urbain. Je n’aime pas les villes bétonnées et j’apprécie beaucoup le jardin des plantes qui est au milieu de la ville. En somme, j’aime une urbanisation maitrisée où la biodiversité est présente.

Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
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