Interview Agnès Langevine – Région Occitanie

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Agnès Langevine

Agnès Langevine est élue conseillère régionale des Pyrénées-Orientales et vice-présidente en charge du climat, du Pacte vert et de l’habitat durable. Ses missions recouvrent les questions d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire.

Préserver la biodiversité et la promouvoir est une des clés pour atténuer les impacts du réchauffement climatique

Pourquoi la Région Occitanie est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie et de la biodiversité AdNatura ?

Tout d’abord parce que le salon se déroule dans une métropole phare de la région Occitanie, qui est très attractive et connaît donc de nombreux projets d’aménagement en lien avec sa croissance démographique. Le sujet de la préservation de la biodiversité se pose donc de façon assez prégnante. Et puis bien sûr, grâce à la présence de nombreux acteurs universitaires très reconnus mondialement dans le secteur de l’écologie et de la biologie.

D’autre part, la région a une compétence en matière de biodiversité pour animer, accompagner et coordonner les politiques à l’échelle des territoires. Dans le cadre de notre stratégie régionale biodiversité, nous avons pu hiérarchiser nos objectifs et formaliser un plan d’action concret, pour protéger, restaurer et faire en sorte aussi que cette question de la biodiversité soit bien transversale et politique. Nous souhaitons donc faire en sorte que ce salon devienne le rendez-vous de la biodiversité à l’échelle de l’Occitanie.

Pourquoi la Région Occitanie est-elle partenaire de ce premier salon national de l’écologie et de la biodiversité AdNatura ?

Tout d’abord parce que le salon se déroule dans une métropole phare de la région Occitanie, qui est très attractive et connaît donc de nombreux projets d’aménagement en lien avec sa croissance démographique. Le sujet de la préservation de la biodiversité se pose donc de façon assez prégnante. Et puis bien sûr, grâce à la présence de nombreux acteurs universitaires très reconnus mondialement dans le secteur de l’écologie et de la biologie.

D’autre part, la région a une compétence en matière de biodiversité pour animer, accompagner et coordonner les politiques à l’échelle des territoires. Dans le cadre de notre stratégie régionale biodiversité, nous avons pu hiérarchiser nos objectifs et formaliser un plan d’action concret, pour protéger, restaurer et faire en sorte aussi que cette question de la biodiversité soit bien transversale et politique. Nous souhaitons donc faire en sorte que ce salon devienne le rendez-vous de la biodiversité à l’échelle de l’Occitanie.

Y a-t-il un lien entre cette transversalité et le thème du salon ?               

Oui, les sols regroupent des enjeux transversaux. Au-delà de l’aspect biodiversité et fonctionnalité, il y a un enjeu climatique avec le stockage du carbone et un enjeu sur l’artificialisation des sols. Nous sommes dans une région qui accueille plus de 40 000 nouveaux habitants chaque année. Dans la dernière étude produite par la SAFER, l’artificialisation d’espaces naturels et d’espaces agricoles naturels s’est remise à grimper. Les sols c’est donc aussi toute la question de l’agriculture, de l’alimentation et de l’aménagement urbain. Ce sont des enjeux qui touchent de nombreux acteurs de l’élu local jusqu’à l’aménageur privé et qui doivent être systématiquement intégrés à toute réflexion dans tout projet politique.

En accueillant un salon national de l’écologie, est-ce l’opportunité pour la région de se saisir des grands enjeux liés au changement climatique ?

Nous avons soutenu financièrement le RECO, un collectif de scientifiques, qui travaille sur la question du réchauffement climatique, et grâce à leur travail nous avons désormais un diagnostic sur la hausse des températures déjà observées en Occitanie. Actuellement nous sommes sur une trajectoire de +1,8°C (par rapport aux niveaux préindustriels), et dès 2025 il y aura des hausses proches de +2°C, sachant que le rapport du GIEC indique très clairement que la région méditerranéenne sera une des régions les plus impactées par le changement climatique. On l’a vu dernièrement avec cette vague de chaleur, nous vivons déjà des épisodes d’extrême sécheresse. Préserver la biodiversité dans notre région et la promouvoir grâce au salon est une des clés pour atténuer ces impacts. Et puis il faut bien sûr nous adapter pour prévenir ces phénomènes grâce à la restauration écologique notamment.           

Quels sont les principaux rôles et activités exercées par la région au niveau de la filière professionnelle de l’écologie et la biodiversité ?

Nous avons effectué un travail avec la cité des métiers pour encourager l’orientation vers des métiers de l’écologie. À Perpignan par exemple, nous avons réuni les organismes de formation pour qu’ils s’approprient tous les enjeux de la transition écologique dans leur offre de formation. Pour cela, nous avons mis en place un revenu écologique jeune pour les moins de 25 ans. L’idée est de pouvoir offrir des possibilités à des jeunes qui s’orientent ou se réorientent vers des métiers de l’écologie.

Cette offre cible des jeunes qui ont été en décrochage scolaire, ou des diplômés dans d’autres domaines qui veulent se réorienter vers des métiers qui ont du sens aussi pour eux, et qui sont cohérents avec leurs valeurs et engagements écologiques. Pour cela, la région finance ou cofinance à hauteur de 1000 euros par mois pour assumer cette reconversion.  Pour l’instant nous en sommes à une phase test sur 1500 jeunes dans le BTP et l’agriculture. Nous souhaitons ouvrir l’offre à tous les secteurs d’activités, et il faut qu’on arrive à construire une offre de formation qui correspond à des métiers du génie écologique. A l’agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) de Rivesaltes, la première session de formation de génie écologique a eu un taux d’employabilité de 100 %.   

Dans le cadre de  l’objectif zéro artificialisation nette, nous avons besoin de techniciens, ingénieurs et ouvriers qui vont renaturer, dépolluer, et désimperméabiliser, alors qu’on leur a appris à faire l’inverse auparavant.

Quelle est l’action la plus emblématique dont vous êtes le plus fière ?

Quand je suis sur le terrain auprès d’acteurs qui font des collectifs citoyens, associatifs, ou des entreprises qui cherchent du sens à leur activité… C’est toutes ces actions collectives inspirantes que j’ai la chance de voir qui me rendent heureuse et fière de mon travail. J’ai l’enthousiasme communicatif ! Je suis également heureuse quand je vois certains pionniers qui ont ramé dans le désert et qui trouvent un débouché et une reconnaissance politique.

Quel est votre rapport personnel à la nature ?

J’essaie de m’y reconnecter le plus possible, le mandat est stressant et la nature est ressourçant. J’ai aussi fait partie de cette génération de l’éducation populaire, j’allais aux éclaireurs de France, dans des colonies de pleine nature, j’ai eu la chance d’avoir mon stock d’images et d’émotions qui me portent aujourd’hui. Je sais combien c’est important et il faut que l’accès à la nature ne devienne pas un privilège, d’où l’utilité du plan nature en Occitanie (NEO) que la région lance en novembre. C’est une démarche innovante qui permettra au plus grand nombre de s’impliquer dans la protection de la nature, de découvrir, de prendre conscience de son importance et de vivre en bonne santé grâce à ses bienfaits.

 

Propos recueillis par Théo Tzélépoglou (Journaliste Scientifique – Ingénieur Écologue – Photographe)
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